Article CRSD : JUSTICE ET PAIX
–
Développement
par la formation agricole
L’agriculture,
au Bénin, occupe plus de 70% de la population et constitue plus de 40% du produit intérieur brut (PIB,
2OO2). Elle est la base de l’économie nationale. De fait, depuis quelques
années, l’Etat béninois a opté pour une politique de diversification des
filières agricoles au plan national, aussi pour contribuer à la réduction du
taux de chômage auquel la jeunesse béninoise est confrontée aujourd’hui. L’état
béninois a donc choisi de promouvoir l’agriculture par l’intensification de la
formation agricole des jeunes dans des lycées agricoles. On compte actuellement,
sur le plan national, huit (08) grands Lycées Techniques Agricoles répartis sur
toute l’étendue du territoire du nord au sud.
Les
apprenants qui viennent se former dans ces lycées techniques agricoles sont
titulaires du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) pour ceux du niveau II, ou du Certificat d’Etude Primaire (CEP) pour
le niveau I. A la fin de la formation,
le diplôme obtenu est équivalent au BAC ou au BEPC.
Depuis
près de cinq (05) ans l’effectif des apprenants augmente chaque année, avec une
croissance de 20 à 40%. Les établissements agricoles comptent entre 800 jeunes
(petit lycée) et 3000 jeunes pour les plus grands lycées. Les formations se
donnent dans plusieurs domaines : Production Végétale (PV), Production
Animale (PA : élevage), Pêche et pisciculture (PP), Aménagement et
équipement rural (AER) ; Foresterie ; et enfin Nutrition et Transformation des
Aliments (NTA).
Les
cours sont donnés par des professeurs dont 5 à 20% seulement sont des
fonctionnaires d’Etat. La majorité des enseignants ont donc un contact (semestriel,
annuel..) bien déterminé avec les établissements et sont payés par une assez
maigre rémunération.
Les
apprenants, à la fin de leur formation, peuvent s’auto-employer en créant leur
propre entreprise. Cependant, il est à noter que beaucoup de jeunes sortis de
ces lycées chôment par manque de fonds ou de crédits pour démarrer une
activité.
L’état
béninois forme depuis 02 ans les jeunes ayant déjà un diplôme technique à un
entreprenariat. Beaucoup de jeunes sont intéressés mais à la fin de cette formation,
il n’y a plus de porte de sortie non plus ; car sans un financement, le
jeunes ne peuvent rien démarrer. Et seule une minorité de jeunes peut avoir le
soutien des parents qui ont su planifier la formation de leur enfant...
Beaucoup de jeunes ont besoin d’accompagnement : près de 30% des enfants
sont en situation familiale difficile. D’autres ont pris une fois de la drogue…
Notons
aussi que dans nos établissements agricoles plus de la moitié des enfants sont
venus, poussés par leur parents, et donc sans conviction personnelle. D’autres
ont choisi la formation agricole juste parce qu’ils ont beaucoup d’échecs dans
leurs études au lycée classique… ils
viennent eux aussi découvrir. Certaines commencent à aimer en
découvrant…
Depuis
2010, j’ai commencé à donner des cours de nutrition et de technique de
transformation des aliments dans les lycées agricoles. La demande est de plus
en plus importante surtout à cause de la qualité du travail fait et aussi du manque crucial d’enseignants.
Cette année j’enseigne dans 03 lycées au nord : 02 au sud et 01 au nord.
Le calendrier scolaire est greffé sur le calendrier agricole. Le programme de
formation prévoit des cours théoriques suivis des activités de production
pratique. (Voir les photos élèves).
Parallèlement
à la formation des élèves, il est aussi proposé aux adultes intéressés par la
formation agricole des cours à distance avec des systèmes de cours par regroupement, deux fois par an.
Depuis
cette année, le Vicariat du Bénin avec la construction de la nouvelle
communauté à Akassato, a initié un
projet de transformation des produits agro-alimentaires,
nommé projet « ANS » : Agro-Nutrition-Santé. L’objectif est
de proposer à la population des jus de fruits de bonne qualité et d’autres
produits améliorés. Ce projet permet aussi d’offrir aussi à des mamans du
quartier quelques activités salariées. Quelques jeunes aussi y sont très
intéressés. (Voir photos de l’unité de production).
Avec
l’appui de toutes les sœurs du Vicariat
et particulièrement des sœurs de la communauté d’Akassato, le projet, qui est à
ses débuts, est prometteur.
Sr
Rachelle da-GBADJI, op.

Nenhum comentário:
Postar um comentário